Jigoro Kano (1860-1938) est le fondateur du Judo.
Jeune homme brillant, il entre en 1871 à la Faculté de Sciences Politiques et de Lettres de Tokyo. Passionné de sport, et après avoir essayé l'athlétisme, le tennis et le base-ball, il apprend plusieurs techniques de jujitsu à partir de 1877.
Dans ce Japon nationaliste en pleine évolution, Jigoro Kano est attiré par la culture occidentale et prend assez vite conscience du développement de la notion de "sport" qui apparaît en Europe et aux USA en cette fin de 19ème siècle (boxe, athlétisme, football, ...). Il cherche alors à transformer la technique guerrière de désarmement de l'adversaire du jujitsu en un véritable sport, moyen “d'éducation du corps et de l'esprit". Pour cela, il expurge le jujitsu (technique de la souplesse) de tous les mouvements dangereux et crée le judo (voie de la souplesse).
Il provoqua une véritable révolution culturelle au Japon en démocratisant les arts martiaux : ils n'étaient plus des enseignements de "maîtres" à disciples sélectionnés, mais un sport ouvert au plus grand nombre y compris aux étrangers.
En 1882, 9 élèves s'inscrivent au Kodokan, l'école de judo créée par Jigoro Kano. Très vite, il prend conscience que ce sport doit être exporté hors des frontières du Japon et s'engage dans des voyages à l'étranger. En 1889, il fait une démonstration à Marseille, malheureusement sans beaucoup de succès. A cette époque, il est nommé Président du Centre d’Etude des Arts Militaires Japonais auprès du Ministère de la Guerre japonais. Il devient également conseiller auprès du ministère de l'Education Nationale et professeur à l'Ecole normale supérieure, encourageant l'enseignement du judo et du kendo dans les écoles publiques.
Jigoro Kano fut également le premier japonais membre du Comité International Olympique en 1909 et a assisté aux Jeux Olympiques de Los Angeles (1938), Amsterdam (1932) et Berlin (1936). Il militait activement pour l'organisation des Jeux Olympiques de 1940 à Tokyo.
Jigoro Kano est mort en 1938 sur le bateau qui le ramenait du Caire. Seul titulaire de la ceinture noire 11ème dan, la ceinture noire 12ème dan lui fut décernée à titre posthume. 50 ans après la création du Judo, il y avait déjà plus de 100.000 judokas ceinture noire.


Les grades sont attribués à un pratiquant et permettent d’évaluer son niveau technique, son efficacité en combat, son degré d’ancienneté ainsi que ses qualités morales, ce qui correspond au respect scrupuleux du code moral ainsi qu’un investissement suffisant dans la pratique. Sans un minimum de respect des règles exigées, aucun pratiquant ne peut prétendre à progresser et donc à l’obtention du grade supérieur.
Les ceintures de couleurs ont été inventées en Angleterre au milieu des années 1920 puis introduites en France par le professeur Mikinosuke Kawaishi. On trouve dans l’ordre les ceintures blanche, jaune, orange, verte, bleue, marron, la fameuse ceinture noire ainsi que deux ceintures supérieures (une rouge et blanche du 6e au 8e dan, une rouge pour 9ème et 10ème dan). Historiquement, il se dit que le grade maximal est la ceinture noire 12ème dan. Seul Maître Jigoro Kano a été élevé à ce grade à titre posthume. Il était symbolisé par une ceinture blanche d’une largeur supérieure aux autres grades (la boucle était ainsi bouclée). Ce dernier grade se nomme aussi la Ceinture Maîtresse. Notons que le 11 ème Dan n’existe pas !
Il existe aussi des grades alternatifs pour évaluer et récompenser les plus jeunes (blanche-jaune, jaune-orange, orange-verte). Il n’est pas rare de voir des enseignants échelonner les pratiquants à grade égal en octroyant des « barrettes » (galons).
Exemple : un pratiquant peut se voir élevé au grade de ceinture blanche 1ère, 2ème ou 3ème barrette avant d’avoir la ceinture blanche et jaune (ceci étant valable dans tous les grades jusqu’à la ceinture orange-verte). Les barrettes bleues, marron et noires n’existent pas, tout comme les ceintures verte-bleue, bleue-marron et marron-noire.
Autrefois, certains pratiquants se sont vus attribuer la ceinture violette, équivalente au grade de ceinture marron, pour récompenser la valeur du pratiquant, mais trop jeune pour porter la ceinture marron. Ce grade n’existe plus.
Depuis une dizaine d’années, sont apparus les grades ceinture blanche 1 liseré jaune, ceinture blanche 2 liserés jaunes, sanctionnant la fin de la première année de pratique pour les enfants âgés de 4 ans et la fin de la deuxième année de pratique pour les enfants âgés de 5 ans.
Les grades sont aussi décernés en fonction de l’âge des pratiquants.

Il faut la prendre par son milieu avec la main droite, placer celle-ci devant l’abdomen, faire deux tours en partant de l’avant vers l’arrière, le pan qui revient de la gauche venant croiser par-dessus celui qui vient de la droite. Maintenir le tout avec la main gauche pendant que la main droite qui agit de bas en haut et par l’intérieur passe le pan venu de la gauche entre les deux épaisseurs de la ceinture et le judogi ; le premier nœud ainsi réalisé, tirer sur les deux extrémités de la ceinture pour serrer d’une façon convenable.
De la main gauche, présenter le pan gauche et passer le droit par-dessus pour faire un nœud plat. Ainsi, la ceinture ne peut ni se serrer, ni se desserrer puisque les deux tours sont devenues solidaires, enserrées par le même nœud.




Nom : Jû ichi - Kyû
Grade : 11 ème Kyu
Couleur blanche
Âge minimum : 4 ans
Nom : Jû-kyü
Grade : 10ème kyu
Couleur : Blanche un liseré
Âge minimum : 5 ans
Nom : Ku-Kyû
Grade : 9ème kyu
Couleur : Blanche deux liserés
Âge minimum : 6 ans
Nom : Hachi-Kyu
Grade : 8ème Kyu
Couleur Blanche jaune
Âge minimum : 7 ans




Nom : Shichi-Kyû
Grade : 7ème kyu
Couleur jaune
Âge minimum : 8 ans
La ceinture Jaune sanctionne les premières acquisitions techniques. La notion d’intérêt intervient. L’élève commence à sortir de sa crainte mais il ne s’individualise pas.
Nom : Roku-Kyû
Grade : 6ème Kyu
Couleur : Jaune Orange
Âge minimum : 9 ans
Nom : Go-Kyû
Grade : 5ème Kyu
Couleur : Orange
Âge minimum : 10 ans
La ceinture Orange marque une entrée dans le vif du sujet ; avec les premiers gestes coordonnés, l’élève fait des découvertes qui lui semblent lumineuses et, bien sûr, définitives ; mais cela ne dure pas et fait souvent place au découragement. Cette progression cyclique est le virage dangereux dans la vie d’un judoka ; c’est un peu l’équivalent de l’âge "ingrat"
Nom : Shi-Kyû
Grade : 4ème Kyu
Couleur : Orange Verte
Âge minimum : 11 ans




Nom : San-Kyû
Grade : 3ème kyu
Couleur : verte
Âge minimum : 12 ans
La ceinture Verte est le symbole du premier obstacle sérieux que l’on a su vaincre. Elle sanctionne une certaine force de caractère, une volonté d’aller au-delà, elle est une prise de conscience. Après la période d’hésitation, on se rend à l’évidence que ce que l’on croyait bien savoir est à réapprendre. L’élève cherche, pose des questions, s’ouvre à la disponibilité, le style se dessine.
Nom : Ni-Kyû
Grade : 2ème Kyu
Couleur : Bleue
Âge minimum : 13 ans
La ceinture Bleue marque le début d’une certaine maîtrise. Le style s’affirme avec la curiosité technique et un travail sérieux. L’élève vit plus intensément son sport ; il est amené à le penser, à l’analyser ; il est également plus altruiste et fait volontiers profiter les autres de son expérience. C’est le « grand frère » à qui l’on s’adresse avec confiance.
Nom : Ichi-Kyû
Grade : 1er Kyu
Couleur : Marron
Âge minimum : 14 ans
La ceinture Marron sanctionne l’efficacité. Elle est le fruit, non seulement d’une technique affinée, mais aussi d’une bonne préparation physique et d’une force morale qui donne à son détenteur un certain rayonnement. Il est l’élément actif et stable de la vie du club.
Nom : Sho-dan
Grade : 1er Dan
Couleur : Noire
Âge minimum : 15 ans
La ceinture noire est la récompense de longues années d’efforts et de recherche. C’est souvent, aussi, une brutale et favorable mutation dans la vie de l’individu car elle est un symbole qui a une signification quasi universelle et qui permet une nette affirmation de la personnalité. Elle permet surtout, d’ouvrir les yeux sur le Judo, de le reconsidérer lucidement, de se fixer de nouvelles étapes et de pratiquer avec plus de sérénité. La C.N. a dépassé le tâtonnement, elle progresse sur un plan plus élevé et son Judo y gagne en qualité.